Le blog sur Sarcelles

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Sarcelles en 1825

Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, J.A Dulaure, 1825, nous offre une description très pittoresque de notre ville :

"Village assez considérable, situé sur la route de Paris à Chantilly et à Creil, à trois quarts de lieue au Sud d'Ecouen, et à trois lieues et demies au Nord de Paris. On a souvent écrit Cercelles.
Les rois de France avaient, vers le milieu du IXe siècle, une terre, et sans doute une demeure dans ce lieu. Le roi Eudes, se trouvant, en 894, à l'abbaye de Saint-Denis, donna aux Religieux pour l'entretien du luminaire de l'église, une ferme sur laquelle se trouvaient sept familles serves, et un moulin situé au bord de la petite rivière de Roue. Cette concession était détachée de la terre royale, sise au territoire où se trouve actuellement le village dont nous nous occupons. Le titre porte : ex fisco nostro Cercilla.

Sarcelles, à une époque fort reculée, était pourvu d'une cure à la nomination de l'archevêque de Paris. Quant à la seigneurie de ce village, ce n'est guère qu'au XVe siècle qu'on peut remonter pour retrouver des titulaires dont l'existence soit avérée ou digne de remarque.

En 1456, un Jean de Popincourt, avocat au parlement, qui fut, quelques années après, l'un des capitaines, chargés de garder les portes de Saint-Denis contre les Bourguignons, en était Seigneur. Ce Popincourt, créé président au parlement, en 1480, transmit la seigneurie à sa fille, qui l'apporta en dot à Jean Duplessis, maître d'hôtel des rois Louis XI et Charles VIII. Plusieurs personnages du même nom l'occupèrent successivement; après eux on trouve des seigneurs de Sarcelles du nom de Neubourg, investis comme les précédents, du titre de maître d'hôtel du roi ou de quelqu'un des princes. Un des seigneurs de cette famille, Roland de Neubourg, obtint par lettres patentes enregistrées en 1681, l'établissement de deux foires annuelles, de deux jours chacune, à Sarcelles, et en outre, d'un marché tout les mardis. Ce même Roland fit ériger la terre en marquisat : ce marquisat appartenait, dans le cours du dernier siècle, à la maison d'Hautefort. Il y avait dans ce lieu, plusieurs fiefs détachés de la seigneurie. La maison de Montmorency y possédait aussi quelques cens, dans le XIIe siècle. On voit un des membres de cette maison, donner, vers 1200, aux chanoines réguliers du Bois Saint Père, une rente annuelle de vingt sols, in proprio meo de Cercella, est il dit dans l'acte.

Une dame de Hautefort avait établi en 1690 à Sarcelles un petit hôpital soigné par deux soeurs grises. Une dame y dirige ensuite une pension de demoiselles. On remarque actuellement (en 1820 ndlr) dans ce lieu, deux maisons de plasance : l'une nommée Giraudon, appartenait au comte Otto, dont le nom se rattache à presque toutes les négociations importantes du règne de Napoléon, et l'autre au célèbre auteur des Ruines, le pair de France, Volney. Ces deux habitations sont agréablement situées et offrent de beaux jardins; avant la révolution elles ont appartenu au même maître et ne sont séparées que par un chemin.

On ne doit pas, en parlant de Sarcelles, oublier les Sarcellades, recueil de poésies burlesques et satiriques, dirigées contre les jésuites et contre l'archevêque de Paris Vintimille : ce sont les habitants de ce lieu qui figurent dans ces poésies, et qui, dans leur naïveté villageoise, adressent à l'archevêque de dures vérités.

Le territoire de cette commune produit du grain et du vin. Plusieurs des habitants du village sont occupés à fabriquer de fort belles dentelles de fil d'or, d'argent et de soir. A quelque distance de la route est un hameau nommé la Briqueterie, à cause des briques, tuiles et carreaux d'une fort bonne qualité, qu'on y fabrique.

Sarcelles, porté, en 1726 dans le Dictionnaire Universel, pour une population de 1060 habitants, en compte aujourd'hui 1327. Ce village fait partie de l'arrondissement de Pontoise"


La tradition du marché du mardi à Sarcelles remonte donc à plus de 3 siècles !

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